Découvrez les anecdotes de chantier au travers de témoignages, mais aussi l’histoire de Bachy et Soletanche depuis leurs créations il y a environ 100 ans.
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Des logos, retraçant près de 100 ans d’histoire
Et au fil des ans , le chiffre d’affaire de notre ancienne, et si belle société où des ondes positives se déplacent encore et toujours , a atteint 2120 M€ en 2022. On rappellera les 150M€ réalisés il y a 40 ans !
L’histoire de l’entreprise
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1926
Création de l’entreprise Bachy
Pierre Bachy, diplômé de l’école Polytechnique avant la guerre 14-18, a occupé un rôle d’instructeur à cette même école dès la fin de cette guerre.
En 1919, il entre aux Grands Travaux de Marseille où il est chargé de développer les techniques de reconnaissance et de consolidation des terrains. En 1925, il voit dans ces nouvelles techniques, un grand domaine d’avenir et, avec l’accord de GTM, décide de créer sa propre entreprise. C’est en 1926 qu’avec deux amis polytechniciens, René Postel et André Thimel, il s’associe pour créer « l’entreprise Bachy » avec les parts respectives de 60%, 30% et 10%.
Très rapidement, le créneau de la géotechnique s’avère extrêmement porteur grâce aux travaux de reconnaissance de sols que les compagnies d’électricité engagent dans le cadre de la politique des grands barrages.
1927 – barrage El Kansera
1929 – barrage de Castillon
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1931
Création de la société Sondage Etanchéïté Consolidation
Henri Giron, diplômé de l’IDN à Lille, devenue Ecole Centrale, commença sa vie professionnelle en 1929. Il part rapidement à St Gaudens dans une entreprise de Travaux Publics et Hydrauliques pour réaliser des reconnaissances de terrain par forages, en vue d’un futur barrage. Il a trouvé sa voie: les travaux souterrains!
Cette entreprise ayant des difficultés, et grâce à ses bons contacts avec des ingénieurs suisses, il entre en 1933 à la S.E.C. (Sondage Etanchéïté Consolidation), société filiale française créée en 1931 par la société italienne Rodio, spécialisée dans les travaux publics souterrains. Il y rencontre un ingénieur suisse, Ernest Ischy, entré lui en 1928 dans la société Rodio, elle-même créée par Giovanni Rodio en 1921 pour appliquer de nouvelles théories de la mécanique des sols.
Pendant ce temps, en 1931, l’entreprise Bachy prend le contrôle total de la société Domine basée à Naintré qui fabriquait à l’origine des ustensiles de cuisine de luxe et des limes, puis pendant la guerre 14/18, s’était équipée en bancs de fabrication d’armes.
1932 – barrage de la Bromme
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1933
L’entreprise Bachy devient SIF Bachy et invention du tube à manchette
En 1933, l’Entreprise Bachy change de nom et devient Sondages, Injections , Forages, SIF Entreprise Bachy. Elle peut dès lors s’appuyer sur sa filiale Domine pour fabriquer ses outils de forages et ses tubes d’injection, cette dernière ayant adapté ses machines fabriquant les armes.
1933 – barrage du Chambon
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1934
Une innovation majeure : Les pieux forés
En 1934, Henri Giron travaille au Havre sur un chantier de pieux forés (et non plus battus). C’est une grande nouveauté. Elle va permettre la mise en œuvre de pieux de bien plus grandes dimensions tant en diamètre qu’en profondeur. C’est en 1936 que l’entreprise S.E.C., dirigée par Ernest Ischy, lui confie la direction de tous les chantiers en France.
La seconde guerre mondiale marque bien évidemment ces jeunes pousses, qui continuent tout de même leurs activités. C’est au terme de ce conflit que nos entreprises prennent réellement leur essor. Il faut reconstruire ponts et routes détruits, édifier de nouveaux barrages et centrales thermiques car les besoins en électricité augmentent, C’est le début des « trente glorieuses ».
1937 – barrage de l’aigle
1940 – publicité gros pieux forés -
1946
Développement mondial pour Bachy
En 1946, SIF Bachy est implantée dans les principaux pays sous influence française par le biais de création d’agences et de filiales. En 1949, Pierre Bachy confiera à son gendre Michel Delavallée, la mission d’évaluer toutes les possibilités d’implantation des activités de l’entreprise, au niveau mondial, nos techniques étant en constante évolution.
Pour assurer le développement de SIF Bachy, Domine diversifie sa production dès 1957 pour fabriquer toute une panoplie de machines et outils de forage.
La S.E.C. devient E.F.T.H puis Soletanche
C’est également à l’issue de la seconde guerre mondiale, que la S.E.C. est rachetée par Ernest Ischy et Henri Giron et devient Entreprise de Fondations et Travaux Hydrauliques, puis SOLETANCHE en 1948, avec le capital suivant : 36% sont apportés par le premier, 30% par le second, 34% restent entre les mains de Rodio. Par la suite, Ernest Ischy et Henri Giron unissent leurs parts dans la société I.G.B. qui a ainsi le contrôle de SOLETANCHE.
Les deux entreprises familiales réussissent parfaitement leur développement grâce à l’audace de leurs dirigeants, à l’inventivité de leurs ingénieurs, ainsi qu’au savoir-faire et au professionnalisme de leurs équipes, qui avaient un sens particulier de l’amitié et de la solidarité.
S’installe alors une concurrence émulatrice entre Solétanche et SIF Bachy, tant au niveau technique qu’au niveau commercial où les deux entreprises rivalisent dans les mêmes domaines d’activité.
1946 – barrage de Cap Long
1947 – barrage de Chastang -
1958
Développements de nouveaux procédés face à l’accélération de l’urbanisation
C’est à la faveur de la création de la société Forasol en 1958 (forages de prospection pétrolière), que H.Giron et E.Ischy rencontrent Raphael Aris qui deviendra plus tard président du Groupe Solétanche. P. Bachy de son côté, préside toujours aux destinées de SIF Bachy aux cotés de Messieurs R. Postel et A. Thimel.
Les nouvelles lignes du métro Parisien, l’urbanisation accélérée des sixties, permettent à chacune des deux sociétés, de se positionner sur de très importantes opérations et de développer de nouveaux procédés : injections mixtes (ciment et produits chimiques), parois moulées de plus en plus épaisses et profondes, tirants d’ancrage précontraints, et l’internationalisation des entités s’intensifie…
1962 – prise d’eau sous le glacier de la mer de glace
1962 – barrage du Mont Cenis -
1967
Création de Bachy Soletanche Groupe (BSG)
En 1967, nos entreprises décident de regrouper leurs forces pour la première fois, dans le cadre du métro de Hong Kong, avec la création de BSG (Bachy Solétanche Group).
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1973
Invention de l’Hydrofraise
En 1973, Soletanche invente l’Hydrofraise qui prendra tout de même10 ans pour être au point, mais qui va révolutionner les parois moulées pendant plus de 50 ans (et ce n’est pas encore fini…).
Fin des années 70, des difficultés financières touchent nos deux entreprises. SIF Bachy possédait une très belle filiale en Iran. Le choc pétrolier et la révolution iranienne de 1978, conduisent l’entreprise familiale vers une reprise par le Groupe Entrepose qui lui-même fusionnera avec GTM en 1981.
Dans le même temps, Solétanche accepte l’entrée minoritaire dans son capital, de la société Entrepose, société qui, avec GTM, détient le contrôle de ETPM, importante société du secteur para-pétrolier. En 1983, H Giron et R. Aris nomment Jean-Pierre Lamoure, diplômé X-Mines, à la Direction Générale, puis à la Présidence du Groupe holding en 1987.
1973 – gare de Lyon (Paris)
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1981
Invention du CWS
L’innovation devient de plus en plus une priorité face à la concurrence montante des autres sociétés, et en 1981, SIF Bachy invente le joint plat avec water-stop CWS qui va révolutionner la technique des parois moulées et qui va permettre de considérer dorénavant les parois moulées comme ouvrages définitifs.
En France, nos deux sociétés réalisent de prestigieuses opérations d’une part dans le cadre des constructions des centrales nucléaires, pour lesquelles notre technicité était recherchée par Electricité de France, mais aussi dans le cadre de nouvelles lignes de métro à Paris, Lille, Marseille, Toulouse et Lyon en particulier.
Nos entreprises prennent alors un virage historique en devenant « entreprise générale intégrée de travaux souterrains », mais aussi en réalisant ensemble de grosses opérations en groupement tant en France qu’à l’étranger (Singapour, Egypte etc…).
1982 – Foix CWS
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1983-1997
Des évolutions majeures dans nos sociétés
C’est dès le début des années 80 et à la faveur de nombreux chantiers réalisés en participation, que nos entreprises ont su s’adapter aux évolutions du monde de la construction.
Grâce à la formidable mobilisation de leurs équipes, les dirigeants successifs permettent à nos entreprises de changer de dimension, et les développent selon cinq axes principaux :
– la sanctuarisation, quelle que soit la conjoncture, d’une puissante R&D, concrétisée par l’obtention d’une quinzaine de prix de l’innovation de la FNTP (chacune des entreprises alternant ses récompenses années après années !). Cette R&D fut porteuse de belles conquêtes sur le marché mondial.
– une priorité faite au triptyque indissociable Productivité-Compétitivité-Sécurité: des outils de mesure de productivité sont déployés et en terme de prévention-sécurité, le taux de fréquence des accidents corporels est rapidement divisé par 10.
– le renforcement du socle français, notamment par l’absorption de 4 leaders du secteur (Fondaco, Emcc-Fondations, Bessac, Balineau).
– une diversification dans la continuité, avec la création de filiales de haute technologie dans les domaines de la mesure géotechnique, de la dépollution des sols, et de l’inertage des déchets.
– l’accélération du développement international, dont la contribution au chiffre d’affaires consolidé est passée de 30 à 75%, celui-ci décuplant dans la période 1982-2007, de 150 à 1500M€.
A l’international, de nombreuses acquisitions sont réalisées. C’est ainsi que, par l’acquisition de Kronsa puis de Rodio Madrid, nous atteignons le leadership en Espagne et nous renforçons nos positions latino-américaines; par l’acquisition de Pigott et Roger Bullivant, nous obtenons une position enviable au Royaume-Uni; par l’acquisition des filiales de Rodio aux USA (Nicholson) et en Afrique du Sud, nous renforçons notre maillage anglo-saxon; par le développement d’une activité commune, initiée dès 1967, nous installons des filiales en Asie de l’Est, zone en plein essor qui a pesé, certaines années, jusqu’à 40% de l’activité du Groupe.
L’actionnariat de Solétanche redevient indépendant au tournant des années 90, par la rupture du lien croisé 34%/34% avec son ancienne maison-mère italienne Rodio et avec la diminution à 19% de la part de GTM (devenu Suez-Lyonnaise-Dumez-GTM, puis Vinci en 1998 du fait de la fusion avec SGE/Campenon Bernard).
1985 – Yacyreta, record d’écran coulis (1 150 000 m2)
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1997
Fusion de Bachy et Soletanche
Ces évolutions ont pu être partagées sur les nombreuses opérations réalisées en commun et au sein des filiales communes à l’internationnal. Ce renforcement eut pour parachèvement la fusion Soletanche Bachy en 1997.
1999 – Méricourt bassin BIBOP
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2007
Changement d’actionnaire avec le passage sous la houlette de Vinci
En 2007, les actionnaires fondateurs, auxquels s’était associé Jean Pierre Lamoure, et une dizaine de cadres dirigeants de Solétanche-Bachy, décident de rejoindre Vinci, pérennisant ainsi l’avenir à long terme du Groupe, avec un accord préservant sa pleine autonomie commerciale. Celui-ci peut ainsi poursuivre son développement en constituant, notamment avec Freyssinet, le pôle technologique de Vinci-Construction, ce pôle étant le leader mondial des spécialités de génie civil.
Le Groupe continue son développement et multiplie les innovations avec l’Hydrofraise à grippers, de nouveaux moteurs d’Hydrofraise particulièrement robustes, des procédés de maitrise de verticalité extrêmement performants, la méthode de forage en petit diamètre « passe-partout », le Hi’ Drill, pour ne citer que les plus révolutionnaires.
2008 – UAE, Abu Dhabi, Al Raha Beach, record de longueur de quai (20 km)
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2018
Consécration avec un record mondial
C’est en 2018, sur le chantier du Grand Paris, la ligne 15 et sa future gare de Vert de Maison, que l’on mesure l’étendue des progrès et la complémentarité des inventions de Soletanche et de Bachy, 40 ans auparavant. En effet c’est grâce à une Hydrofraise guidée que les défauts de verticalité des parois moulées, ont été minorés avec moins de 10 cm de faux aplomb à 75 m de profondeur, permettant la mise en oeuvre de joint CWS à 74 m de profondeur. C’est une véritable prouesse technique et une réussite de l’entreprise grâce à l’inventivité de ses ingénieurs et au savoir-faire et au professionnalisme de ses équipes.
2018 – station Vert de Maison à Paris, record de profondeur de CWS (74m)